Le 16 avril dernier, les citoyen•ne•s de la Métropole d’Orléans apprenaient que le distributeur d’eau potable de Semoy fermait en raison d’un seuil trop important de PFAS. Dans un lent, difficile mais tenace combat, les Écologistes alertaient depuis des années sur ces polluants éternels, comme le ciné-débat que nous organisions le 14 mars dernier, ce qui a enfin abouti à une loi emmenée par le député vert Nicolas Thierry, protégeant nos santés, malheureusement demi-victoire, puisque la société Tefal arrivait à faire infléchir le vote en sa faveur.
Un long combat, enfin une loi
Dans un contexte où la prise de conscience environnementale se fait de plus en plus pressante, la question des PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) est devenue centrale dans les débats sur la pollution chimique en France. Il y a deux ans, ce sujet était largement méconnu, mais aujourd’hui, grâce aux efforts des activistes environnementaux et des écologistes, il est reconnu comme une préoccupation majeure. Toutefois, la récente exclusion des ustensiles de cuisine de la législation sur les PFAS souligne une victoire incomplète et témoigne de l’immense influence des lobbies industriels sur les orientations de la majorité macroniste.
Cette loi marque une première étape nécessaire, mais insuffisante, pour lutter contre la contamination chimique qui dépasse déjà la cinquième des limites planétaires, comme évalué en 2022. Cependant, les approches actuelles, qui interdisent les substances chimiques une à une, sont inefficaces. Il est impératif d’adopter une approche plus globale, en interdisant des classes entières de produits chimiques pour anticiper et prévenir les risques liés à leur utilisation.
Le combat n’est pas terminé
Nous appelons à une mobilisation autour du hashtag #BoycottTefal pour sensibiliser le public et les décideurs sur la nécessité d’une réglementation plus stricte. De plus, il est crucial de mettre en place un « GIEC des pollutions chimiques » pour évaluer et gérer les risques associés à ces substances omniprésentes dans notre quotidien, avec plus de 300 000 composés chimiques différents en circulation.
Il convient également de souligner que le problème des PFAS est interconnecté avec d’autres préoccupations environnementales telles que les pesticides et les perturbateurs endocriniens. Des initiatives régionales, telles que celles menées en Île-de-France, montrent que les populations les plus précaires sont disproportionnellement affectées par ces pollutions.
La Métropole orléanaise également touchée
Un incident récent à Semoy, commune membre de la Métropole orléanaise, illustre l’urgence de la situation. Le distributeur d’eau potable de la ville a été fermé après que des tests ont révélé un niveau de PFAS supérieur aux seuils recommandés pour la consommation humaine. Cet événement met en lumière la contamination environnementale qui peut avoir des conséquences directes sur la santé publique. Cette situation renforce l’appel à une action immédiate et à une régulation accrue de ces substances dangereuses.
L’origine de cette pollution doit être trouvée et le législateur devra opérer en fonction du précepte de « pollueur-payeur » : il ne serait pas normal que le contribuable ait à subir une double-peine : sa santé mise en jeu et le financement des travaux d’assainissement.
La lutte contre les PFAS et la pollution chimique en général requiert une refonte profonde de nos politiques et une prise de conscience collective. Comme l’exprime Stéphane Horel, « Il faut 90 jours pour mettre une substance chimique sur le marché et 20 ans pour la retirer. » Ce constat alarmant doit nous pousser à agir sans attendre pour protéger notre santé et notre environnement pour les générations futures.
Plus d’infos 6ème limite planétaire dépassée : https://bonpote.com/la-6eme-limite-planetaire-est-officiellement-depassee/ |