Par Thierry Soler, Conseiller général du Loiret, canton de Chécy
Le Conseil général du Loiret est engagé depuis plusieurs années dans la rénovation des bâtiments des collèges du Loiret. C’est un des acquis de la décentralisation qui a permis des investissements importants au sein d’un programme de 600 millions d’euros en 20 ans. Malheureusement, cette politique est aujourd’hui dévoyée et prend la forme d’une privatisation des locaux scolaires et des services associés.
Après celui de Meung-sur-Loire le 25 février, le Président Doligé présentait lundi dernier le projet de reconstruction du collège à Bazoches-les-Gallerandes. Comme si de rien n’était, il fut annoncé dans les deux cas que les nouveaux bâtiments feraient l’objet de partenariats public-privé (PPP). En réalité, cette procédure contestable n’a pas été débattue par l’assemblée départementale.
Il est d’autant plus grave de présenter le PPP comme acquis que ce choix comporterait des inconvénients majeurs qui ne manquent pas d’inquiéter les parents d’élèves, le personnel départemental et le personnel enseignant conviés à chacune des réunions d’information.
Aux interrogations sur le devenir des personnels de service, exprimées lors de ces réunions, le Président du Conseil général n’apporte que des réponses dilatoires. Les salariés du Département seraient-ils transférés à la société partenaire ? Seraient-ils mutés ailleurs dans le Loiret ? Pas moyen de le savoir, on verra plus tard, au cas par cas.
Les arguments du Président en faveur du PPP sont pourtant particulièrement peu convaincants. Aux Magdunois, il affirmait que seule une entreprise privée est assez réactive pour procéder à un remplacement efficace lorsqu’un salarié est absent. Si le Conseil général est vraiment incapable de gérer ce genre de situation, on frémit à l’idée que l’un des 2500 employés du Département puisse tomber malade. A Bazoches, l’argumentaire fut encore plus simpliste : seule une entreprise privée serait assez bien organisée pour mettre en œuvre un programme pluri-annuel de réfection des peintures des collèges. Incroyable ! L’institution départementale dont le Sénateur Doligé Eric ne cesse de faire l’éloge dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales serait donc, selon le Président Eric Doligé, incapable de repeindre régulièrement les bâtiments dont elle a la charge ?
Il faut cesser ces plaisanteries et avouer franchement un parti-pris purement idéologique et ultralibéral en faveur des PPP. La majorité départementale manque d’arguments sérieux pour donner la moindre justification à cette privatisation rampante des collèges du Loiret. Dans tous les cas, ces choix devront bien être présentés un jour ou l’autre devant les élus départementaux et le conseiller général écologiste s’y opposera.
Article paru initialement sur le blog de Thierry Soler