La commission Mobilité 21 sur les infrastructures de transport a remis jeudi dernier son rapport au gouvernement, dont l’apport principal est de prôner enfin la remise en cause du dogme du tout TGV, au profit d’une autre priorité, axée sur la proximité et la « desserte fine du territoire ».
Ainsi que le déclarait à la presse Philippe Duron, président de la commission, « on a laissé croire que le TGV était l’horizon indépassable du transport ferroviaire. Mais ce n’est pas le projet de prestige qui est le plus utile pour la population. C’est plutôt le projet qui permet de se rendre plus rapidement au travail ou au lycée chaque jour« .
Dans l’Orléanais, trop d’élus ont succombé à l’opération de lobbying menée par l’association « TGV Grand Centre Auvergne ». Celle-ci se voit infliger un sévère camouflet par la commission Duron qui met en cause l’hypopthèse de la saturation prochaine de l’actuelle ligne TGV Paris-Lyon. Le rapport dénonce l’absence « d’approches objectives soumises à débat contradictoire« , et note qu’une modernisation de l’existant permet souvent « d’atteindre une performance quasi équivalente à celle d’une infrastructure nouvelle, pour un coût et une empreinte écologique bien inférieurs. » Enfin, elle n’hésite pas à juger que « le coût du projet mérite d’être substantiellement maîtrisé« . On ne saurait mieux dire que le projet POCL est loin d’être financé sans des subventions considérables des collectivités locales.
Les contribuables Loirétains, par exemple, pourraient ainsi payer plusieurs fois le prix de la remise en service de la ligne Orléans-Châteauneuf qui les concerne au premier chef pour n’avoir en échange qu’une LGV qui ne passera pas en gare d’Orléans et sur laquelle la plupart des trains ne feront que traverser le Loiret sans s’arrêter.
Il est désormais donc bien établi que l’urgence réside en réalité dans « la lutte contre la fracture territoriale, l’amélioration du transport du quotidien, et la contribution à la transition énergétique et écologique« , que le développement du « grand réseau européen » ne doit pas mettre en cause.
EELV Orléanais soutien en cela les travaux de ses élus régionaux, qui ont montré qu’une alternative existait bel et bien (voir le dossier). Avec le report du projet POCL au-delà de 2030, c’est désormais cette piste qu’il faut soutenir et privilégier, en concentrant nos efforts sur la ligne POLT et sur les dessertes locales portées par le Conseil régional.