Nos élus départementaux, Estelle Touzin et Thierry Soler, participaient cette semaine à la session plénière du Conseil général du Loiret consacrée au vote du budget 2013. Celui-ci traduira les objectifs politiques de la majorité UMP qui s’opposent nettement aux propositions écologistes pour cette collectivité territoriale. La loi confie au Conseil général les principales responsabilités en matière d’action sociale pour les personnes handicapées, les jeunes, les personnes âgées, les familles ou les personnes en difficulté d’insertion professionnelle (celles qui touchent le revenu de solidarité active). Mais la loi attribue aussi des compétences d’aménageur au Département que ce soit pour la construction des collèges ou bien le réseau routier. Cela conduit à des choix budgétaires qui ne sont pas neutres et ce budget 2013 a été adopté par 27 voix contre 14, celles de la gauche socialiste communiste et écologiste.
Voici comment Thierry Soler, membre de la commission des finances, explique le clivage entre les écologistes et la droite départementale.
L’investissement est créateur d’emplois et il faut des emplois productifs. Nous sommes d’accord là-dessus. Mais l’investissement public n’est pas seulement créateur d’emplois, il doit servir à satisfaire des besoins. Faute de quoi, en poussant le raisonnement à l’extrême, on produirait des routes et des stades dans le seul but de créer des emplois. Ce serait un peu comme creuser des trous pour les reboucher ensuite.
D’un autre côté, il est exact que l’action sociale génère des dépenses de fonctionnement. Cela est coûteux pour le Département et nous sommes d’accord là-dessus. Mais l’action sociale, ce n’est pas seulement un problème comptable et on ne peut se contenter de la présenter sous cet angle. Outre ses vertus pour le bien-être de nos administrés, l’action sociale est, elle aussi, créatrice d’emplois.
Pourtant, le budget du Département est à sens unique. Il comprime très sévèrement les dépenses de fonctionnement de façon à dégager des marges pour financer des programmes d’aménagement démesurés. Cela nous est présenté comme une orthodoxie budgétaire qui ne souffrirait aucune contestation. Néanmoins ce n’est pas parce que cela paraît orthodoxe à la majorité que cela fonctionne dans la situation de crise que nous traversons.
Les prévisions de l’INSEE pour le taux de chômage en 2013 sont alarmantes. Est-ce qu’il ne serait pas utile, dans ces circonstances, d’entreprendre une action publique contracyclique, c’est à dire volontariste et temporairement à contre-courant des tendances économiques privées ?
En 2009, alors que les entreprises étaient confrontées à un resserrement de l’investissement, notre Département avait choisi au contraire de faire un effort soutenu dans ce domaine en vue d’atténuer les effets de la crise. Les écologistes avaient alors approuvé. Cela a certainement été utile mais cela n’a pas suffit et, aujourd’hui, les effets de la crise se portent massivement sur l’emploi. Voilà pourquoi, désormais, une action contracyclique consisterait à embaucher dans les collectivités publiques, même provisoirement en ayant recours aux emplois d’avenir, pour tenter d’atténuer le pic de chômage annoncé en 2013.
Malheureusement, le budget proposé exprime plutôt une continuité dans la politique départementale tournée vers les infrastructures et fidèle au credo productiviste et consumériste. La majorité s’est plu à caricaturer les écologistes comme des rêveurs qui se préoccupent de petits oiseaux. Et alors ! Parmi les Loirétains, tous ceux qui aiment bien voir passer des oiseaux dans le ciel ont le droit d’être représentés au sein du Conseil général.