Avant d’entrer dans le vif du sujet, en siégeant pour la première fois au parlement européen le 14 juillet, Jean-Paul Besset a adressé à ses soutiens de la région un courrier de remerciements qui témoigne, si certains pouvaient en douter, de sa résolution à s’engager pleinement comme député européen pour défendre de nouvelles propositions susceptibles de répondre véritablement aux enjeux écologiques européens.
Jeudi 14 juillet (!), grâce à vous, grâce à nous, je siègerai à Strasbourg. Pas de sas de décompression, l’entrée en fonction sera brutale : le nouveau parlement européen devra en effet se prononcer sur la reconduction de Manuel Barroso à la tête de la Commission de Bruxelles. Avec nos amis écolos d’Allemagne, de Belgique, de Suède, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas et d’ailleurs, nous nous appliquerons à réunir une majorité d’idées pour faire ce que nous avons dit dans la campagne: débarquer sans ménagement cet homme qui incarne l’aveuglement libéral grossier qui nous a plongé dans la crise.
Le Parlement européen va donc commencer par ce que nous avons été les premiers à fixer comme objectif dans la campagne : mettre hors jeu le symbole d’une politique dont les peuples ne veulent plus. Et c’est autour de nous que se construira (ou pas) une majorité au Parlement. Joli signal de notre percée électorale !
Même s’il faut garder la tête froide au regard du niveau d’abstention, Europe Ecologie a réussi son pari. Avec plus de 2,8 millions d’électrices et d’électeurs qui ont répondu à notre appel, nous avons démontré que l’Europe et l’Ecologie peuvent constituer des thèmes fédérateurs et provoquer une dynamique sociale novatrice. Il apparaît qu’une part significative de la société française s’est saisie de l’impérieuse nécessité de doter l’Europe d’un projet politique bâti autour de la transformation écologique de l’économie et de la société. Voilà une traduction électorale majeure de l’impact écologique qui a préparé le terrain, quelqu’aient été ses formes, des interventions des associations à la médiatisation du Pacte écologique, de l’action des élus Verts aux contre expertises des ONG ou au dialogue noué dans le Grenelle de l’environnement. Une percée dans le marasme idéologique ambiant. Mieux : une espérance ! Qui appelle d’autres avancées pour entrer enfin dans une nouvelle ère.
Avec près de 14 % des voix et quelque 200 000 électeurs dans la région Massif central-Centre, Europe Ecologie s’est hissée au rang de troisième force politique alors que tous les pronostics nous vouaient à la marginalisation. Nous réalisons des scores impressionnants dans les principales villes de la région, à Clermont-Ferrand, à Tours, à Orléans, à Limoges, à Bourges, au Puy en Velay, à Aurillac, à Chartres, à Dreux, à Blois, à Joué les Tours, à Montargis.
Sans vous tous et toutes, militants de l’ordinaire et du terrain, sans cet élan collectif et opiniatre, nous n’y serions pas arrivés.
Nous avons su nous rassembler, nous enrichir de nos différences, mélanger nos expériences, partager nos cultures, envoyer ce signal positif et dynamique alors que d’autres ressassaient leurs divisions partisanes.
Nous avons su garder le cap sur l’Europe, porter le débat à la hauteur des enjeux, alors que d’autres se complaisaient dans des ambitions franchouillardes.
Nous avons su ouvrir une issue à la crise, à base de reconversion écologique, de rupture avec le libéralisme et le productivisme, de propositions constructives, alors que d’autres anonaient les schémas du passé.
Nous avons su faire ce que nous souhaitions : présenter une nouvelle offre politique.
Face à l’urgence, la gravité et la convergence des crises, l’heure n’est ni au pessimisme, ni au renoncement. Elle est à la mobilisation des intelligences et des savoirs, à l’invention et à l’imagination. Elle est aux solutions réalistes et radicalement réformistes, essentielles à la sauvegarde de nos démocraties, de nos modèles sociaux et plus généralement du rapport de l’homme à la nature.
Il nous faut donc continuer à renforcer la crédibilité de l’écologie politique. Poursuivre l’aventure collective au sein d’Europe Ecologie, ce mouvement que nous avons inventé en marchant qui n’est ni un parti, ni une association, ni une écurie pour supposé présidentiable. Propulsé par le tremplin des élections européennes, notre Rassemblement doit désormais s’approfondir et s’élargir pour polliniser la société française toute entière. Avec pour moteur son esprit d’ouverture, sa diversité et sa précieuse autonomie politique.
De Bruxelles où je vais m’installer pour travailler sérieusement et éviter les déplacements incessants et inutiles, je contribuerai ardemment à la consolidation et à l’élargissement de ce projet politique. Je mettrai en place les outils de communication pour rendre compte de mon action et garder le contact avec vous.
Dans les semaines qui viennent, les 500 groupes locaux d’Europe Ecologie, les 15 000 signataires de notre Manifeste devront déterminer ensemble, avec toutes les composantes qui ont participé au succès des listes Europe Ecologie, les moyens, les objectifs et le calendrier de la métamorphose de l’écologie politique.
Plusieurs rendez-vous sont déjà fixés qui s’adressent à toutes et tous, pour échanger nos réflexions sur le bilan de ces élections européennes et les perspectives qu’elles ouvrent. C’est l’Ecologie Day le 4 juillet à Paris où tous les militants et sympathisants d’Europe Ecologie sont invités, ce sont les journées d’été des Verts et du Rassemblement à Nîmes à la fin du mois d’août et c’est une Convention nationale du Rassemblement à l’automne. Notre prochaine grande mobilisation sera à l’évidence le sommet de Copenhague sur le climat à la fin de l’année. C’est l’avenir du climat et donc de l’humanité qui s’y décide. Nous en serons. Ensuite nous envisagerons les prochaines échéances électorales en région.
Nous creuserons ainsi ensemble le sillon de l’écologie du XXIème siècle, celle qui porte avec conviction et en toute autonomie ses propres valeurs, celles de la transformation effective de notre modèle de société.
L’aventure continue ! A bientôt.
Jean-Paul Besset