Communiqué du 30 avril 2011
Un article du 18 avril dernier de La République du Centre révélait la présence possible de gaz de schiste dans la région de Pithiviers. Comme le souligne la journaliste, il n’en fallait pas plus pour qu’une multinationale canadienne, Réalm, décide de déposer une demande de permis d’exploration du sol autour de cette cité.
Le gaz de schiste est une forme de gaz naturel extraite à partir de terrains schisteux. Suite à la raréfaction du pétrole, ce gaz, ainsi que les huiles de schiste, sont très convoités par les sociétés spécialisées dans les hydrocarbures.
La recherche de gaz de schiste, comme la société Réalm aimerait le faire à Pithiviers, a des conséquences très nocives pour l’environnement. En effet, le procédé s’appuie sur un forage directionnel, associé à la fracturation hydraulique. Cela consiste à provoquer un grand nombre de microfractures dans la roche, puis d’injecter d’énormes quantités d’eau à haute pression auxquelles sont ajoutés des produits hautement toxiques comme des lubrifiants, des biocides et des détergents. Il est évident que les sols seraient irrémédiablement condamnés suite à cette recherche.
Le Député-Maire UMP, Monsieur Jean-Pierre Door, interrogé dans l’article, a répondu en ces termes : « Pour le moment, je ne peux pas me prononcer en faveur ou contre l’exploitation de ce [filon]. Nous ne disposons pas des informations nécessaires ».
Et pourtant, les informations sont en possession de tout un chacun à l’heure actuelle :
- Une proposition de loi a été présentée au Sénat le 24 mars 2011 par, entre autres, Mme Dominique Voynet et M. Jean-Pierre Sueur visant à interdire la recherche et l’exploitation des gaz et pétrole de schiste sur notre territoire.
- Des députés UMP ont ensuite suivi cet exemple : une nouvelle proposition de loi sera examinée, en urgence, le 10 mai prochain à l’Assemblée nationale.
- Enfin, le gouvernement a décrété un moratoire.
Mais, devant les appâts financiers, les lobbies industriels, il a été de nombreuses fois constaté que l’UMP était capable de revirements intéressés. L’exemple du nucléaire et la position de la majorité gouvernementale sur ce sujet le montrent. Ceci expliquerait sûrement la position plutôt floue de Jean-Pierre Door.
Cependant, un rapport d’évaluation sur les gaz de schiste, commandé début février vient d’arriver sur les bureaux des ministères de l’Environnement et de l’Industrie. Celui-ci juge qu’il « serait dommageable, pour l’économie nationale et pour l’emploi, que notre pays aille jusqu’à s’interdire (…) de disposer d’une évaluation approfondie de la richesse potentielle (…) ».
Dans un communiqué, « le gouvernement a pris acte de ce rapport d’étape et a […] demandé à la mission […] de prolonger ses travaux afin que la recherche scientifique sur les possibilités d’exploiter demain ces gisements soit conduite jusqu’à son terme ». En d’autres termes, une fois de plus, la rentabilité financière doit primer sur la santé publique.
Il est essentiel pour Europe Écologie – Les Verts, par la voix de ses élus au Parlement ou dans les collectivités territoriales, ainsi que par celle de ses militants et sympathisants sur le terrain, de rester vigilant sur ces dossiers. EELV se doit d’alerter les populations des dangers encourus dans le seul but de gains financiers.