Elections départementales et découpage des cantons du Loiret

Europe Écologie les Verts (Gâtinais et Orléanais) s’inquiète de la démagogie et de l’exagération dont fait preuve l’UMP dans le Loiret à propos du nouveau mode de scrutin pour les élections départementales de mars 2015. S’emparant de cette question pourtant anodine face aux difficultés auxquelles le pays est confronté, on nous parle de la « mort des départements », on agite le spectre d’un « ruralicide » … comme si ces futurs cantons risquaient de devenir aussi invivables que la région de Fukushima !

Aussi discutable puisse-t-il apparaître à certains, le découpage cantonal n’a évidemment pas une telle importance. Fort heureusement, les cantons n’ont d’existence légale que pendant l’élection départementale, c’est à dire un ou deux jours tous les 6 ans. Les cantons n’ont pas de lien officiel avec la vie quotidienne et l’administration du département. En effet, sauf à poursuivre les méthodes clientélistes mises en oeuvre depuis des années par Eric Doligé, rien n’empêche le Conseil départemental, une fois élu, d’inscrire ses interventions dans le cadre territorial de son choix. C’est déjà le cas lorsque les agents départementaux interviennent dans le Loiret en fonction des unités territoriales de solidarité et des maisons du Département. Il sera parfaitement possible à la future majorité d’organiser l’action des élus selon le même modèle, sans s’attacher à la carte cantonale : il suffira de nommer des conseillers départementaux référents auprès de chaque communauté de communes ou d’agglomération. Cela romprait avec l’idée qu’un élu sert uniquement à « arroser » sa circonscription afin de préparer sa réélection.

Dans la mesure où les contours des circonscriptions électorales n’ont aucun intérêt pour l’administration concrète de la collectivité, Europe Écologie les Verts tient à rappeler son hostilité au mode de scrutin mis en place pour les conseils départementaux. A l’instar des villes et des régions, les assemblées départementales devraient être issues d’un scrutin commun à tous les habitants concernés, soit un scrutin de liste sur l’ensemble du département. Cela garantit parfaitement la parité et cela permet d’introduire la représentation proportionnelle qui assure la pluralité des élus tandis qu’une prime majoritaire stabilise la majorité. Ce fut le sens des nombreux amendements proposés l’an passé par les parlementaires écologistes.

Enfin, puisque la loi a instauré de nouveaux cantons et qu’il a bien fallu les découper, Europe Écologie les Verts n’y est pas totalement indifférent. Nous constatons en effet que le résultat n’est pas le plus pertinent dans le Loiret. L’incontournable contrainte d’équité entre les habitants est très bien respectée avec vingt-quatre à trente-six mille habitants par circonscription. Il était cependant possible de s’attacher plus largement aux limites des communautés de communes ou d’agglomération. Néanmoins, il est évident que les multiples critères dont Eric Doligé réclame l’application sont impossible à respecter tous ensemble. Europe Écologie les Verts le met au défi de produire une carte respectant ses propres contraintes* et compatible avec l’ensemble des exigences légales. S’il parvenait ainsi à prouver qu’il ne fait pas de la surenchère dans la désinformation, nous lui offririons volontiers une caisse de champagne issu de l’agriculture biologique.

[Communiqué de presse du 17/01/2014]

* Contraintes figurant dans le projet de délibération du Conseil général.

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