L’enquête publique qui s’est tenue cet hiver à propos du projet disproportionné de pont sur la Loire vient de déboucher sur un avis favorable des commissaires enquêteurs tout à fait désolant. Le rapport appuyant cet avis relève d’un parti pris manifeste pour les porteurs du projet auxquels il accorde une confiance aveugle. Les commissaires enquêteurs vont jusqu’à écrire que « ce projet ira dans le sens de la COP 21 » sur la base d’un raisonnement démenti par l’étude d’impact et que même le conseil départemental n’ose plus invoquer. Comment peut-on imaginer qu’une route supplémentaire va réduire les émissions de polluants et limiter le réchauffement climatique ?
A l’inverse, le rapport consacre une grande énergie à dénigrer les arguments des opposants. Pourtant, proposer des solutions alternatives qui minimisent les nuisances, au lieu de les déplacer et d’en créer de nouvelles, ce ne sont pas des « allégations tendancieuses », c’est simplement l’application des lois « Grenelle de l’environnement », lois qui ne sont même pas citées dans le rapport !
Les commissaires enquêteurs ont également montré leur incapacité à analyser les arguments relatifs à l’impact environnemental. Peu importe que tous les experts alertent les décideurs sur les pertes catastrophiques de biodiversité qui, à terme, mettent en danger la survie de l’humanité…
Enfin, sur la base de chiffres erronés et manipulés, le rapport estime que le budget nécessaire au projet « ne nuit pas aux investissements scolaires et sociaux ». Qui peut croire qu’un unique projet absorbant une année entière de budget d’investissement, équivalent à la construction d’une dizaine d’établissements scolaires ou à vocation sociale, ne prive pas les Loirétains d’équipements bien plus utiles ? C’est manifestement pour cela que le conseil départemental a rejeté la proposition des écologistes de consulter les Loirétains par référendum à ce sujet.
Face aux résultats aberrants d’une enquête publique où le public n’a pas du tout été écouté, au risque d’éroder une fois de plus la confiance dans les institutions, EELV dénonce cette parodie de consultation des citoyens et maintient que le projet de déviation de la RD921 ne répond pas aux critères de l’utilité publique.