Communiqué : les Ecologistes réagissent à l’expérimentation de la nouvelle loi « Plein Emploi » appliquée au RSA dans le Loiret

« Votre projet de loi fait reposer sur les plus précaires la responsabilité de leurs conditions de vie, car dans votre monde, tout ce qui ne produit pas, ne cotise pas, ne consomme pas, n’a pas de valeur. »
Marie-Charlotte Garin, députée groupe Ecologiste à l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi « Plein emploi » en première lecture le 10 octobre dernier, tandis que l’expérimentation France Travail portant sur l’accompagnement des allocataires du RSA se poursuit dans l’est de notre territoire autour de Montargis, et va être généralisée à l’ensemble du département.

Les Écologistes des groupes locaux Ouest-Loiret et Gâtinais rappellent leur opposition à ce RSA sous condition d’activité, qui s’attaque aux précaires « présumé·es coupables », sans se soucier des causes même ni de la précarité et ni de la pauvreté, en organisant un « chantage au RSA ». Le RSA doit rester un revenu minimum de solidarité pour toutes et tous, un dernier filet de sécurité. Avec 607,75 euros par mois en moyenne, on ne vit pas, on tente de survivre ! Nous craignons que cela entraîne une hausse du non recours au RSA, et ne prenne pas en compte le nécessaire suivi social de certaines et certains bénéficiaires. Nous nous inquiétons égalementque ce type de dispositif ne crée des effets d’aubaine pour certaines entreprises privées et ne cannibalise, voire ne détruise, des emplois classiques, remplacés par des “emplois” sous-payés, renforçant ainsi la précarisation du travail.

Les élu·es du Conseil départemental du Loiret affilié·es aux écologistes Hugues Raimbourg et Christine Tellier ont rappelé le 14 décembre en session leur position sur les décisions récentes du Conseil départemental du Loiret, en mettant en lumière les 4 points suivants :

  1.     Une extension à l’ensemble du département qui a lieu sans que le bilan ne soit tiré de l’expérimentation dans l’est du département ;
  2.     Des aspects financiers qui ne sont pas élucidés. Dans l’est du département, l’État a accordé des moyens pour renforcer l’accompagnement qui a permis de créer des emplois d’aidants au sein du Conseil départemental, ce qui nous semble plutôt positif, mais nous nous posons la question de savoir si ce n’est pas simplement un effet vitrine et que la généralisation sera difficile sur l’ensemble du territoire français.
  3.     Les associations d’insertion par l’activité économique (IAE) font face à des difficultés financières qui remettent en cause leur accompagnement pérenne de ce public : seront-elles plus ou moins aidées ?
  4.     Va-t-on appliquer des sanctions aux allocataires les plus en difficulté et éloigné·es de l’emploi durable ?

En conclusion, les Écologistes préconisent qu’un renforcement de l’accompagnement social (par un respect du cadre légal et une augmentation du budget des missions locales et des aidants), une revalorisation des minima sociaux, la mise en place d’une allocation d’autonomie étudiante et, à terme, d’un revenu universel d’existence, doivent aussi être des solutions envisagées pour lutter vraiment contre cette pauvreté, cette stigmatisation et garantir un retour durable vers des emplois de qualité, permettant de vivre dignement. 

Les Écologistes de l’Ouest-Loiret et du Gâtinais