Conférence-débat à Saint-Jean-de-Braye organisé par EELV Ouest-Loiret
Pour informer sur les conséquences du dérèglement climatique et débattre sur les alternatives que nos états et nous tous pouvons mettre en place, EELV Ouest Loiret a organisé une soirée conférence débat à Saint-Jean-de-Braye.
Dans une salle des fêtes bien remplie, la soirée était animée par le conseiller départemental écologiste Thierry Soler qui a souhaité la bienvenue au public et aux invités. Il a rappelé que l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre est en train de modifier le climat planétaire et que l’origine de ces gaz dans l’atmosphère est presque certainement imputable aux activités humaines. L’objectif de la soirée était d’entendre divers témoignages de la transition en cours avant de tenter de décrypter les enjeux de la conférence de Paris, la COP21, qui poursuit l’intervention de l’ONU sur la question climatique débutée en 1992.
En tant que Maire de Saint-Jean-de-Braye, David Thiberge a exposé les efforts de sa commune pour d’un côté réduire la consommation d’énergie et de l’autre côté réaliser une transition énergétique. Parmi les exemples que nous retiendrons : le remplacement des éclairages publics par des ampoules à faible consommation, les normes énergétiques appliquées aux nouveaux bâtiments communaux ou encore l’implantation de maisons passives dans le cadre de l’éco-quartier promu par la municipalité.
L’association Virage Énergie Centre-Val-de-Loire a pour but de construire et promouvoir un scénario de transition énergétique en Région Centre qui soit sobre en carbone, 100% renouvelable et sans nucléaire. Benoît Thévard, ingénieur, nous a présenté comment on pourrait effectuer la transition énergétique jusqu’en 2050 dans la région jusque-là très dépendante du nucléaire. Dans ce cadre, il identifie six champs d’action majeurs : l’aménagement du territoire, la rénovation thermique de l’habitat, la mobilité, l’alimentation / l’agriculture / la forêt (voir aussi le modèle AFTERRES 2015), un service public de l’énergie, et finalement la production d’énergie. Suite à une question du public, Benoît Thévard a précisé que le scénario établi vaut pour tout le monde, citoyen et élu. Ainsi, la mobilisation citoyenne pour la transition énergétique repose sur une base très concrète.
Plus de trois quart des participants se sentent très concernés par le changement climatique et une grande majorité souhaite la réalisation de l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre d’ici la fin du siècle pour tous les pays : voici les résultats du débat planétaire sur l’énergie et le climat mené entre autres par l’ONU. Lundi soir, Carmen Bouley de Santiago nous a présenté les résultats mondiaux en comparaison avec ceux de la région Centre. Par exemple, dans la région comme dans le monde, la contribution des pays en développement les plus riches au Fonds Vert est une proposition soutenue par plus des trois quart des suffrages.
L’eurodéputé écologiste Pascal Durand nous a rappelé l’importance de la mobilisation citoyenne pour faire bouger les décideurs politiques. Dans ce contexte, il a parlé également du danger du traité transatlantique de libre échange (TAFTA / TTIP), traité qui met d’ailleurs aussi en péril la lutte contre le réchauffement climatique en facilitant l’exploration du gaz de schiste et en limitant les possibilités d’action des gouvernements. Pour Pascal Durand, les enjeux de la COP21 ne sont pas moins que ceux de la vie : un dérèglement climatique de plus de 2°C (la trajectoire actuelle tende plutôt vers 4°C) changerait si profondément la planète qu’il s’agira en même temps d’un grave dérèglement social. Les guerres provoquées par des épisodes climatiques exceptionnels, que l’on observe déjà en Afrique et au Moyen-Orient, se multiplieraient partout dans le monde.
Suite à un vif débat avec le public, nous avons terminé la soirée autour d’un petit pot avec des produits de la Biocoop tandis que les participants pouvaient découvrir de la documentation et acheter des livres sélectionnés par la librairie Les Temps modernes.
