Ce qui nous est essentiel ne s’achète pas !

La Loire à Guilly

Combien de fois, durant cette crise, a-t-on entendu ces phrases : « Je n’étais pas à plaindre, j’avais un jardin », « j’avais un parc près de chez moi : j’écoutais le chant des oiseaux ! », « je faisais mes promenades le long de la Loire ! » et puis encore « J’ai découvert mes voisins, ils sont sympa : on
papotait de balcon à balcon ! ».

Alors, parmi toutes les leçons, s’est imposée la prise de conscience des citadins de notre besoin vital de NATURE, de parcs, de forêts, de jardins, de mares, de fleuves comme élément essentiel de ressourcement, de santé physique et mentale.

Les écologistes n’étaient donc pas à côté de la plaque ?

Ce qui a été démontré dans les travaux scientifiques de chercheurs comme Robert S. Kaplan, depuis 1980, c’est que la contemplation des éléments paisibles de la nature restaure notre capacité attentionnelle, appelée donc scientifiquement « restauration attentionnelle » en reposant momentanément notre cerveau, en éliminant le stress, la fatigue cognitive et la violence, en inhibant nos pulsions.

Les arbres, les plantes nous offrent des sylvo-thérapies gratuites.
Fallait-il cette crise pour faire comprendre à une partie toujours plus importante de personnes que ce que défendent les écologistes encore catalogués comme défenseurs des « fleufleurs et des z’oiseaux », est vital lorsqu’ils réclament la préservation d’un parc, l’arrêt du bétonnage d’un espace naturel, beau et intact, la végétalisation des villes ?

La Loire à Vélo à Châteauneuf-sur-Loire

Et puis il y a eu la découverte du besoin de contacts humains, de lien social, du bonheur de rendre service, de solidarités : la découverte que ces sourires immédiats, ces mots échangés avec les invisibles nous rendaient heureux.

Nous pouvions tout acheter sur internet, sauf l’essentiel, qui n’a encore, aux yeux de nos élus* du siècle dernier, détenteurs du pouvoir politique et économique, aucune valeur.

Il y a eu aussi du jour au lendemain et sans équipements particuliers, la découverte par une grande partie des directeurs, des salariés, des chefs d’Etat combien il était facile de s’épargner des kilomètres de voitures, de bouchons, des aller-retours pour quelques heures, des trajets d’avions pour un congrès par le télétravail, les téléconférences et le co-working.

Mais on le dit avec humour : il existeraient bien des solutions alternatives au « toujours plus de routes » et de bitumage des zones naturelles et sauvages !

Nous, écologistes, sommes vraiment désolés d’affirmer encore avec modestie que nous ne sommes pas ces passéistes irresponsables, raillés avec arrogance par les défenseurs du vieux monde, nous sommes juste et depuis 50 ans en avance sur notre temps !

Un texte de Sylvie David-Rousseau

*  Pourquoi genrer, ce sont souvent des réflexes 
de pouvoirs de mâles blancs de plus de 50 ans ;-)