Communiqué – 17 mars 2011
Depuis le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon, les écologistes n’ont cessé d’exprimer leur compassion pour les victimes et d’appeler à la solidarité internationale. Depuis que cette catastrophe naturelle a déclenché une terrible catastrophe nucléaire, la priorité est restée le secours aux victimes et la protection des populations menacées.
On ne peut cependant pas ignorer l’inquiétude des français et le stress de ceux qui vivent à proximité de l’un des 58 réacteurs nucléaires de notre pays. Conscient que la probabilité d’un accident en France est relativement faible, les écologistes ne se veulent pas alarmistes. Mais tout le monde peut mesurer que cette faible probabilité, rassurante, porte sur un risque majeur, effrayant. La question que les écologistes posent depuis quarante ans est plus que jamais d’actualité : le jeu en vaut-il la chandelle ?
Loin d’être indécente, cette question mérite qu’on si arrête, une fois la crise passée. Elle mérite aussi des mesures de précaution dans l’urgence, y compris la fermeture des plus anciennes centrales françaises, comme celle de Dampierre-en-Burly, jusqu’à ce que l’on sache tirer les enseignements du drame de Fukushima.
C’est pourquoi Europe Écologie Les Verts est scandalisé par les déclarations du Président de la République qui a balayé d’un trait de plume toute l’angoisse des français en se déclarant a priori « convaincu de la pertinence » du choix de l’énergie nucléaire et hostile à l’ouverture, enfin, d’un débat démocratique à ce sujet.
Pour justifier cette attitude inconcevable, il s’appuie sur le grossier mensonge de l’indépendance énergétique de la France, ignorant manifestement que 20 % seulement de l’énergie consommée dans notre pays provient du nucléaire alors qu’une politique volontariste d’économie d’énergie pourrait diviser par deux nos besoins (et notre facture). Il feint aussi d’ignorer que la totalité du combustible est importée dans des conditions déplorables à partir de pays aussi peu sûrs que le Niger.
Ce que le Président dissimule, en revanche, ce sont les profits que certains industriels, parfois ses amis proches, escomptent de la vente de cette technologie contestable. Nicolas Sarkozy oublie que c’est pour fourguer des réacteurs nucléaires qu’il a fait par le passé des concessions invraisemblables à des personnages comme M. Kadhafi. C’est en petit comité seulement, si l’on en croit Le canard enchaîné, que le Président de la République présente la catastrophe au Japon comme un argument de vente de l’EPR, ce qui ne l’empêche pas ensuite de donner des leçons de morale.
Europe Écologie – Les Verts ne doute pas un instant que nos concitoyens sauront reconnaître l’indécence là où elle se trouve, qu’ils sauront faire preuve de solidarité avec les Japonais pendant cette crise et exigeront ensuite des explications honnêtes sur la réalité du nucléaire en France.
Contact presse : Jean-Philippe Grand • Conseiller régional, membre de la CLI de Dampierre-en-Burly