Anomalies dans les centrales de Chinon, Saint-Laurent et Dampierre : les élus écologistes écrivent aux Préfets

Communiqué de presse

Le  11  février,  c’est  par  le  réseau  « Sortir  du  nucléaire »  que  les  citoyens  des  territoires  concernés  ont  été informés  de  la  découverte  d’une  anomalie  de  série,  non  résolue,  sur  les  34  réacteurs  de  900  mégawatts  du parc nucléaire français, dont 10 en Région Centre dans les centrales de Chinon, Saint Laurent des Eaux et Dampiere en Burly.

En réalité, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’était contentée d’un avis sibyllin publié sur un site Internet, sans aucune autre procédure d’information des citoyens ni même de leurs élus.

L’ASN  écrivait  cette  phrase  particulièrement  inquiétante :  « en  situation  accidentelle,  pour  certaines  tailles  de brèche du circuit primaire principal , l’injection de sécurité à haute pression pourrait ne pas permettre de refroidir suffisamment  le  cœur  du  réacteur ».  Or  la  perte  de  refroidissement  du  cœur  d’un  réacteur  est  un  des  deux évènements les plus redoutés – avec l’accident de criticité – qui doivent donc être au centre de toutes les règles de sûreté.

En  outre,  l’information  de  l’ASN  précise  qu’EDF  « envisage »  de  mettre  en  place  « une  instrumentation  par ultrasons permettant de mesurer de manière plus précise les débits injectés ». Dans un premier temps, des essais seraient réalisés début 2011 sur un réacteur. « En fonction des résultats obtenus sur ce réacteur, cette solution sera implantée sur l’ensemble des réacteurs concernés par cette anomalie ». On frise l’irresponsabilité. Que  se passera‐t‐il d’ici là si un accident survient ? Que fera-t-on si les premiers essais sont infructueux ?

Le groupe des élus écologistes au Conseil régional du Centre a donc écrit aux Préfets d’Indre‐et‐Loire, de Loir‐et‐Cher et du Loiret, afin de leur poser quelques questions  évidentes et légitimes :

  • Existe‐t‐il  un  système  complémentaire  au  système  d’injection  de  sécurité  en  cas  de  perte  de refroidissement du circuit primaire ?
  • Comment se fait‐il que ce défaut ne touche que les réacteurs de 900 mégawatts ? Est‐ce que les instruments de mesure des paliers suivants sont plus fiables et précis ? Si oui, pourquoi n’ont-ils pas été déployés sur les 900 mégawatts ?
  • Comment expliquer que cette anomalies n’ait jamais été détectée lors des visites décennales des réacteurs ?
  • Quelles sont  les  mesures qui ont  été  imposées  à  l’exploitant pour  remédier  au plus  vite  à  cette situation ?  Un  arrêt  de  réacteur  est  généralement  la  solution  retenue  dans  ce  genre  de  cas :  a minima, une baisse de puissance est-elle envisagée ?

Quelques jours plus tard, EDF s’est vue obligée de révéler l’existence d’une autre anomalie compromettant la sûreté sur 19 réacteurs, impliquant elle aussi Chinon, Saint‐Laurent et Dampierre. Il s’agit de l’usure prématurée des coussinets des groupes électrogènes de secours, usure qui peut entraîner leur défaillance. Ces groupes électrogènes sont censés prendre le relais en cas de perte d’alimentation électrique extérieure, pour continuer à assurer les fonctions « vitales » de la centrale.

Dans notre région, les réacteurs en cause ont aujourd’hui entre 25 et 30 ans. En repoussant la fermeture de réacteurs vieillissants dont la sûreté est défaillante, les autorités imposent à la population un risque inacceptable. Il convient d’enclencher dès à présent un plan de transition vers un avenir sans nucléaire, basé sur une réduction significative de la consommation énergétique et sur le développement massif des multiples énergies réellement renouvelables.

Pour le groupe des élus écologistes, le Président, Jean Delavergne

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