Agenda 21 : l'expérience d'une commune de l'agglomération Orléanaise

logo Agenda 21La ville de Saint Jean de la Ruelle (45) a engagé un Agenda 21 qui se veut ambitieux dans ses objectifs comme dans sa méthode, engageant une vraie politique participative.

Depuis décembre 2009, les citoyens ont travaillé sur plusieurs ateliers thématiques afin de délivrer, accompagnés par la société ETIK PRESSE, un pré-diagnostic de l’existant et des propositions.

Ces ateliers se composaient ainsi :

  • la ville et l’homme : enfance et familles, personnes âgées, handicap, exclusion et insertion, culture, sport, éducation et savoirs, citoyenneté.
  • la ville et l’environnement : espaces verts, eau, assainissement; risques et déchets, la ville éco-actrice.
  • la ville et le développement  : aménagement, habitat, transports, éco-consommation, commerce, économie, emploi.

Ce sont ces propositions, validées par les services de la Ville – pour leur faisabilité technique, légale et financière – qui constituent le programme consultable en cliquant ici…

Retrouvez également une plénière de restitution des diverses propositions en cliquant ici…

PascalLaval

Pascal Laval, Adjoint Vert/EE à l’environnement à la municipalité de Saint Jean de la Ruelle et co-animateur de cet agenda 21, répond à nos questions :

Orléans EE : L’ organisation d’un Agenda 21 est-elle de tout repos ? Comment avez-vous procédé ?

Pascal Laval : Un Agenda 21 [A21] est un gros projet qui s’étale sur environ 2 années, c’est une démarche qui concerne l’ensemble des habitants, des services de la mairie et des élus….donc le défi consiste à élaborer un projet cohérent, transversal et participatif. C’est donc un dossier lourd, d’où la nécessité de s’entourer d’un cabinet extérieur (Il faut d’ailleurs remercier la région Centre d’accompagner financièrement la mise en place des A21)


OEE : Comment s’est effectué le recrutement du cabinet conseil (Etik Presse) qui a accompagné l’élaboration de l’Agenda 21 ?

PL : Pour recruter un cabinet extérieur, et il faut tout d’abord écrire un cahier des charges permettant de lancer l’appel d’offre, après sélection et entretiens nous avons choisi un cabinet qui nous a proposé une méthode très participatives et avec qui nous avions une vision la plus commune possible d’un A21 communal.

Malgré cela il n’est jamais facile de faire intervenir un cabinet extérieur sur ce type de projet car ils ont leurs outils et méthodes et il faut être très vigilant pour ne pas obtenir un A21 copier / coller sur les autres communes mais un projet très personnalisé. De plus confier l’animation des ateliers implique de bien se mettre d’accord sur l’organisation et le déroulement, mais lorsque tout est bien calé et suivi, le résultat est intéressant et pertinent… Je pense, sincèrement, que c’est le cas sur Saint Jean de la Ruelle.

OEE : L’ Agenda 21 stéoruellan ne va-t-il pas être en concurrence avec celui de l’AgglO (communauté de communes de l’agglomération orléanaise), les 2 initiatives ne se gênent-elles pas ?

PL : Non, c’est l’inverse… Nous allons alimenter l’A21 de l’ AgglO par des propositions issues de nos ateliers participatifs et qui concernent directement les compétences d’agglomération. Les 2 initiatives sont complémentaires à priori mais tout dépendra de la qualité de l’A21 de l’AgglO; pour l’instant l’AgglO a décidé de sortir un livre blanc regroupant l’ensemble des propositions issues de la participation (qui n’a pas été très importantes à l’échelle de l’AgglO), il faut donc attendre les actions qui seront retenues à l’issue des choix politiques.


OEE : Avez-vous rencontré des réticences, des oppositions de la part de politiques locaux, de citoyens ou encore de services internes à la municipalité ?

PL : Pas d’opposition mais un certain scepticisme quant à la méthode, la démocratie participative n’est pas dans toutes les cultures politiques. Sur ce point les Verts / EE sont très à l’aise et ont une bonne longueur d’avance. De même , l’A21 est bien sûr un projet politique, mais cela demeure un outil permettant d’aboutir à des actions concrètes. Certains peuvent donc se faire plaisir en proposant des actions de « positionnement politique » mais cela ne fait pas vraiment avancer les choses…
Au niveau des services, c’est un bon exercice de transversalité, en théorie c’est souhaité par tous. Mais en pratique les habitudes sont bien ancrées.


OEE : En cette période de réduction budgétaire, de suppression de la Taxe professionnelle, pensez-vous arriver à financer les projets issus de l’Agenda 21 ?

PL : Bien sûr que le contexte n’est pas favorable, mais c’est tout l’enjeu d’une municipalité responsable de faire le choix d’un programme que l’on soit capable de financer.

Certaines actions sont très simples et peu couteuses, pour celles-ci pas de difficultés , pour les autres nous faisons des choix à court ou long terme et nous assumons. L’avantage que nous avons c’est que beaucoup d’actions (43 %° ) qui ressortent des ateliers sont déjà lancées. Cela montre aussi que la municipalité s’est déjà engagée, avant l’A21,  dans un développement durable de la ville et en particulier sur le pilier social.

Il est clair cependant qu’à l’image des avantages fiscaux en faveur des énergies renouvelables et des économies d’énergies qui sont remises en cause par le Gouvernement, si ce dernier  ne donne pas les moyens aux collectivités alors il faudra faire des choix difficiles et certaines actions très pertinentes ne pourront pas voir le jour…


OEE : D’un point de vue personnel, et si c’était à refaire ?

PL : Je suis très fier d’avoir pu mener à bien ce projet sur la commune et le résultat est à mon avis satisfaisant ; cependant un seul regret, l’énorme difficulté d’impliquer les jeunes et les actifs dans la participation. C’est clairement ce point là qui fait défaut dans ce projet.

Retrouvez plus d’infos sur cet Agenda 21 sur le site de la commune de Saint Jean de la ruelle