Abandons sur la route des vacances

Non aux autoroutes

Les reniements du Grenelle de l’environnement se succèdent, les belles paroles ont fait illusion quelques semaines mais le principe de concertation n’était qu’une hypocrisie et les prises de décision concrètes montrent les unes après les autres à quel point ce processus était en réalité une mascarade.
Remise en cause de la taxe carbone, suppression des wagons isolés du fret ferroviaire, autorisations début juillet de nouvelles sections autoroutières (dont l’A154 mise en concession privée), projet de près de 900 km d’autoroutes nouvelles dans le cadre du Schéma national des infrastructures de transport, décisions déterminantes en faveur de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes…

Les provocations s’enchaînent à un rythme soutenu. Lors de la présentation du Grenelle, en octobre 2007, Jean-Louis Borloo déclarait : « Pendant trente ans, on a fait beaucoup de routier et d’autoroutier. C’est fini : on n’augmentera plus la capacité routière. »
Six mois plus tard, Nicolas Sarkozy, dans un discours d’orientation du Grenelle à Orléans, confirmait : « tant de pays détournent le trafic de camions, ce n’est pas pour qu’on le récupère, nous. »

Au mépris de ces beaux discours, le moratoire sur les nouvelles constructions autoroutières n’a jamais été respecté, et les décisions concrètes continuent de servir avant tout les intérêts des entreprises de travaux publics et de concession des infrastructures.

Le coût environnemental sera insupportable : artificialisation et segmentation des espaces naturels (menaces sur la biodiversité et sur les espaces naturels protégés), augmentation du trafic poids-lourds, généré par les nouvelles autoroutes. Le coût social n’est pas en reste : mobilisation de crédits faramineux pour des projets qui bénéficient avant tout aux usagers aisés qui pourront en supporter les péages et le prix du carburant, pendant que les ménages modestes n’auront pas les moyens d’en profiter ; en axant tous les investissements sur les routes la mobilité va devenir un luxe.

La révolution promise avec le Grenelle de l’environnement était un leurre. La concertation un simulacre. Les atteintes à l’environnement et l’injustice sociale restent bien réelles.

Article paru initialement sur le site des Verts45