Sortir du nucléaire, c’est bon pour la santé et c’est bon pour l’emploi

Le ministre de l’Écologie, Philippe Martin, a confirmé récemment que la plus ancienne centrale nucléaire française, en exploitation commerciale depuis 1978 à Fessenheim, sera fermée en 2016 dans le cadre du projet de loi de « transition énergétique ». Le député, conseiller général, maire etc. de Dampierre-en-Burly s’est cru obligé de venir à la rescousse d’une entreprise et d’une filière lourdement implantées dans son fief. M. De Ganay se laisse facilement abuser en affirmant, à tort, que la sortie progressive du nucléaire se ferait au « détriment de l’emploi » et pour « satisfaire les écologistes ».

Le secteur nucléaire est loin d’être exemplaire en terme d’emplois.
La grève tenace, menée ces derniers mois par des salariées de la centrale de Belleville, démontre que la sous-traitance est utilisée par EDF dans des conditions très contestables sur le plan social comme, ailleurs, sur le plan de la sécurité des installations.
En ce qui concerne les chiffres, ceux avancés par M De Ganay surestiment largement les emplois dans la filière nucléaire. D’ailleurs, comment peut-il parler de « secteur industriel de pointe » alors qu’il s’agit de prolonger encore trente ans la même technologie de base datant des années soixante-dix ?
Dans le cadre d’une transition énergétique vers la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables, la France doit plutôt imiter l’Allemagne qui a créé des centaines de milliers d’emplois en choisissant la sortie du nucléaire. Dans notre pays, on estime que les scénarios énergétiques alternatifs offrent des perspectives d’emplois 5 à 6 fois supérieures à l’industrie nucléaire.

Voilà pourquoi Europe Écologie Les Verts Orléanais se réjouit, pour la France comme pour le Loiret, de l’action du gouvernement en vue de réduire la part du nucléaire dans la consommation d’électricité, conformément aux engagements du Président de la République. Certes, pour « satisfaire les écologistes », il faudrait aller plus loin et notamment réduire la consommation à confort égal pour garantir le pouvoir d’achat des Français malgré la hausse régulière des tarifs de l’électricité d’origine nucléaire.

Sortir de cette industrie particulièrement dangereuse et génératrice de déchets ingérables, ce n’est pas le fruit d’un quelconque marchandage mais le choix d’une politique qui satisfera les besoins des Français plutôt que les lobbies et qui tendra à nous préserver d’une catastrophe dont la probabilité s’accroît avec le vieillissement des centrales et les funestes pratiques sociales d’EDF.