Communiqué des porte-parole Moïsette Crosnier et Thierry Soler.
Nous apprenons avec consternation que le Préfet du Loiret a signé la déclaration d’utilité publique du projet de déviation de la RD921 à Jargeau. Ce grand projet inutile pourrait ainsi être imposé aux Loirétains par un Conseil départemental qui s’entête à vouloir couvrir le territoire de bitume plutôt que de répondre aux besoins essentiels de la population.
Cette décision est contraire à toutes les évolutions du droit de l’environnement depuis que l’idée de ce nouveau pont a germé, au siècle passé, dans les couloirs d’une assemblée départementale plutôt rétrograde. Outre les directives européennes que ce projet est « susceptible de violer », selon la résolution adoptée par le Parlement européen, il contrevient également aux lois françaises comme le Grenelle de l’environnement, la loi de transition énergétique ou la loi sur la biodiversité. Europe Écologie Les Verts Ouest Loiret s’associera donc aux recours qui ne manqueront pas de sanctionner cette déclaration d’utilité publique trop rapidement accordée, faisant suite à une enquête publique scandaleusement faussée.
Il est bon de rappeler qu’aucune des justifications à ce projet avancées par le Conseil départemental ne tient la route. En ce qui concerne la circulation automobile, les études officielles montrent que la baisse des nuisances escomptée à Jargeau et Saint-Denis-de-l’Hôtel serait relativement modeste et automatiquement compensée par un accroissement de ces nuisances à Sandillon et Mardié notamment. Le dossier du Conseil départemental lui-même contredit tous les autres arguments, à commencer par l’impact imaginaire sur le développement économique ou la sécurité routière. En revanche, il prouve que l’impact sur l’environnement et la santé des populations sera très négatif : disparition de zones naturelles sensibles, aggravation des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, risque d’effondrements karstiques dans le lit de la Loire. Enfin, en pleine crise agricole, comment ose-t-on encore envisager sans sourciller de supprimer 60 hectares de terres cultivées parmi les meilleures du département ?
En cette Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, dans un département où manquent les structures d’accueil de malades ou de personnes handicapées, ce sont près de 100 000 000 € que le Conseil départemental voudrait investir dans un projet routier d’un autre siècle. Ce serait un énorme gaspillage dont le Loiret aurait du mal à se relever.
Ci-dessous, le pont actuel n’est pas toujours saturé 😉
J’ai entendu Hugues Saury dire qu’il y aura besoin d’un nouveau pont même si le trafic diminue, parce qu’il y aura des voitures électriques. Mais même si on a un petit embouteillage à Jargeau, si ce sont des voitures électriques, il n’y aura plus de pollutions et de nuisances.
Depuis 30 ans, on nous dit que le Loiret va se sentir mieux grâce à la multiplication des routes et autoroutes, en particulier l’A19 qui figure parmi les autoroutes les plus chères et les moins fréquentées de France. Pourtant, les difficultés sociales et économiques s’accumulent et le chômage atteint un taux plus élevé qu’ailleurs. Est-ce que tous ces élus pensent que c’est avec un nouveau pont qu’on va garder Hitachi dans le Loiret ?
Les maigres avantages attendus de ce nouveau pont n’auraient-ils pas pu être être obtenus par des solutions alternatives, plus en phase avec le développement des mobilités douces ? On a l’impression que le conseil général n’a jamais écouté la population locale, mais qu’ils voulaient de toutes façons faire un pont. C’est peut-être le futur « pont Éric Doligé » ?