Les écologistes appellent chaque collectivité à agir pour la santé publique !

De nouveau, ces jours-ci, les conditions météo accentuent l’intensité de la pollution de l’air pour atteindre le seuil déclenchant la diffusion des messages d’alerte. Si vous voulez rester en bonne santé, abandonnez toute idée de loisir sportif en extérieur et gardez vos enfants et les personnes fragiles à l’abri (ci-contre, photo AFP). Bref, cessez de respirer librement.
L’hiver dernier, les dépassements des seuils de particules fines émises par la circulation routière ont déjà provoqué plusieurs épisodes d’alertes officielles. Avec l’été et le retour de périodes de canicule, c’est la pollution à l’ozone qui revient au-devant de la scène. Ce gaz polluant est émis dans l’air par les activités industrielles et de transports, et est produit dans l’atmosphère par des réactions chimiques entre les composés organiques volatils et les oxydes d’azote. La chaleur et l’absence de vent maintiennent au sol ce gaz, qui stagne et agresse les muqueuses oculaires et respiratoires, entraînant irritations et crises d’asthme.
La préoccupation est d’autant plus grande que les scientifiques n’ont pas encore pu mesurer précisément l’ « effet cocktail » particulièrement présent en été : l’interaction avec d’autres facteurs de risques respiratoires comme les pollens allergisants et les pesticides.

Pour en être arrivé là, c’est nécessairement que les priorités n’ont pas été placées au bon endroit. Les pouvoirs publics, plutôt que d’écouter les médecins et les écologistes, ont préféré s’aveugler d’une pseudo-croissance économique basée sur consommation effrénée au demeurant très faible pourvoyeuse d’emplois locaux, plutôt que de répondre aux besoins fondamentaux de la population que sont la santé et la qualité de vie. Et ce sont les habitants les plus précarisés qui trinquent.

Pour éviter le renouvellement saisonnier et perpétuel de ce danger pour la santé de chacun, il convient de prendre des mesures concrètes en veillant à ce qu’elles ne pénalisent pas les plus modestes. Chaque collectivité doit agir dans son champ d’action pour réduire les impacts de la circulation routière en amplifiant l’attractivité des transports collectifs par la gratuité et l’augmentation des fréquences et des dessertes. Les dispositifs de restriction de circulation doivent être enclenchés et accompagnés, la loi de transition énergétique permet aux agglomérations d’en prendre l’initiative. Le contrôle des émissions industrielles doit être renforcé, et les pesticides définitivement abandonnés.

L’alternative à une société d’enfants asthmatiques, d’adultes qui crachent leurs poumons et de personnes âgées qui meurent prématurément, c’est la transition écologique vers un modèle fondamentalement différent. Sobriété, efficacité… cela se traduit par des investissements dans les modes de déplacement non polluants au lieu de programmer sans fin de nouvelles déviations routières, par la rénovation des bâtiments pour limiter les émissions liées au chauffage, par un modèle de développement agricole à l’opposé du standard extensif actuel et par l’investissement dans les industries qui contrôlent leur impact environnemental.